Premier entraînement solo

Je marchai tranquillement en direction du terrain d'entraînement. J'étais devenu en un laps de temps très apprécié par les habitants de l'Archipel. Au début, on me considérait comme un étranger et un traître, alors je me suis isolé sur une colline et on m'y a construit une grande villa blanche et noire. Puis vint mon premier match et mon deuxième et ... Enfin bref : à présent, je signai beaucoup d'autographes en chemin et c'était de plus en plus dur aux derniers mètres, il y avait les jeunes femmes que j'intéressai et qui voulaient assister à l'entraînement mais je refusai en utilisant la méthode "fils à papa" en mode "J'ai bien envie que vous y assister mais mon entraîneur n'est pas de cet avis. De plus, je pourrai être facilement perturbé par des yeux aussi beaux que les vôtres". En gros, les esquives de ce genre. C'est vrai, Artegor refuserait catégoriquement, mais si il voyait de la populace pendant l'entraînement de ces joueurs, il étriperait l'auteur de cet acte !!
Je composai le code et ouvris la porte du terrain d'entraînement.

- Tu es retard, Leth' ! fis Artegor.

- Excusez-moi, je ferai mon possible pour que ça ne se reproduise plus, dis-je en me changeant sur place.

- Ça ira pour cette fois ! J'espère que tu es prêt ? Ton adversaire sera particulier, nous allons travailler ta technique de jeu.

- Ok, dis-je en me plaçant sur le terrain.

Une forme commençait à se dessiner sur le terrain, en face de moi. La forme se dessinait et commençait d'abord par avoir de grands pieds. Je ne pus retenir un "Pas lui." Les pieds étaient longs et bleus, les mollets musclés puis des genoux marqués avant de faire d'un seul coup tout le corps : Warren était en face de moi, je regardai derrière moi puis devant, dans ses cages. Des clones apparurent de la même manière que Warren, je le fixais dans ses yeux inexpressifs.

- Les règles sont simples, Letto : Tu n'as pas le droit de tirer au but tant que tu n'as pas effectué cinq dribbles. Attention !! Je ne te demande aucunement d'être gourmand en espérant obtenir le smog d'un seul coup reste toi-même !!

- Bienvenue dans la Cup, mon grand !

Ces mots de Warren me firent rager et je ne pus retenir un grognement. C'est alors que la balle fit irruption sur le terrain. Je vis Warren s'élancer dans les airs et le regardai sauter. Je voulais évaluer sa méthode : il avait sauté et fait un pas en avant pour me deséquillibrer. La première fois, je l'avais regardé faire en étant impressionné, j'étais impuissant : il avait le fluide pas moi. Il retomba mais la balle retombai plus rapidement que lui : j'effectuai un mouvement (similaire à la coupole au breakdance) et frappai de toutes mes forces sur la barre transversale. La balle rebondit avec un fracas sur la barre. Je courus vers elle, talonné par Warren et fis trois grandes emjambées avant de sauter vers la balle. Je me tournai vers Warren qui fonça vers moi à une vitesse affolante. Je calai mon pied sous la balle et attendis qu'il soit à une certaine distance. Arrivé au bon endroit, je levai la balle qui passa au-dessus de lui et le contournai pour la rattraper.
Je la posai calmement par terre pour la passer entre ses jambes en effectuant une talonnade. Ses jambes étaient grandes ouvertes, je voulais faire preuve de souplesse : je fis rapidement un grand écart et me relevai sur la jambe arrière. Warren eut le réflexe de fermer les jambes mais j'étais déjà passé.

- C'est bon, ça ! cria Artegor.

Je souris tout en regardant Warren dans les yeux. J'entamai des feintes et Warren ne laissait pas faire. Je me mis à reculer rapidement nous devions être séparés de quelques mètres. Je lui fis alors une passe et ce fut la surprise. Artegor s'énerva et Warren ne bougea pas puis se dirigea lentement vers le ballon. Il était naïf : je courus en grandes emjambées vers le ballon et coinça la balle entre les jambes avant de sauter au-dessus de lui et de me mettre à courir à toute vitesse. Nous avions la même célérité, pas la même carrure, sur le physique, Warren était plus puissant. Quand je le sentis dans mon dos, je m'arrêtai net avec la ballon et me baissai pour éviter tout coup bas si il en avait prévu un. Warren s'arrêta, je savais qu'il allait se retourner : je repris ma course aussi vite qu'au départ et quand Warren se retourna je passai devant lui.

- Pris de vitesse, dis-je pour moi-même.

Je levai alors ma jambe droite et tirai de toutes mes forces. La balle se dirigea immédiatement et avec une célérité impressionnante vers la lucarne opposée. Je levai mes mains recouvertes de mes gants noirs et les fixaient longuement : le smog ? Non, trop faible pour l'être. En tout cas, j'en approchais; la vitesse à laquelle j'avais couru, ma puissance au début qui m'a permis de tirer jusqu'à la barre transversale et le pire c'est que je n'étais pas essoufflé !! J'abaissai nonchalamment mes mains suivis rapidement de ma tête. Puis je la relevai et souris en fixant le ciel.

- Letto, tout va bien ? fit l'entraîneur adjoint.

- Oui, il entre en moi. Le smog, c'est pour bientôt.